Comme je le disais, durant cette période de troubles et de doutes je n’avais qu’une idée à l’esprit, elle était obsessionnelle, celle de quitter l’organisation des témoins de Jéhovah. C’est au cours de l’année 2001, après quelques semaines de réflexion, que j’ai finalement pris ma décision définitive, sortir de ce mouvement religieux qui n’enseignait pas ce que dit réellement la Bible.
J’avais décidé d’honorer le travail qui m’avait été confié à la sécurité de l’Assemblée de District internationale d’août 2001 à Lyon, puis d’écrire un courrier précisant mon départ volontaire de l’organisation des témoins de Jéhovah. J’ai remis ce courrier en mains propres au surveillant président de la congrégation, le 22 août 2001, où j’ai exprimé mon souhait de me retirer volontairement de l’organisation des témoins de Jéhovah. Les anciens se sont ensuite chargés de m’exclure publiquement de la congrégation à laquelle j’appartenais, le 23 août, exclusion qui a été annoncée en public dans les autres congrégations alentour et dans celles que j’avais également fréquentées. L’exclusion a été formulée avec toutes les recommandations qui s’imposent dans ce genre de situation, qui ne sont autres que celles de prévenir la congrégation de ne plus m’adresser la parole, pas même une salutation.
Je devais donc me préparer à vivre d’autres épreuves, à vivre sans celles et ceux que je côtoyais depuis quelques années, me retrouver seul et abandonné de tous ceux que j’avais l’habitude de fréquenter. Affronter le regard détourné de tous ceux qui étaient devenus mes amis durant ces dernières années. Ces personnes qui pensaient ne pas pouvoir faire autre chose que d’obéir aux recommandations de l’organisation des témoins de Jéhovah qui ordonnait de m’ignorer partout où ils me croiseraient, de ne pas même m’adresser de salutation, et ce sous peine d’être repris et notés publiquement pour leur désobéissance par leur congrégation respective.
Je ne savais pas comment j’allais traverser cette période, ni ce qui m’attendait, d’autant plus que Rébecca avait pris la décision de retourner au sein de l’organisation parce qu’elle ne supportait plus la souffrance de se voir abandonnée par une de ses filles qui était témoin de Jéhovah. Elle devait donc pour cela exprimer son repentir sincère afin de pouvoir réintégrer l’organisation des témoins de Jéhovah. De mon côté il fallait que je résiste, car il y avait toujours en moi cette force qui me poussait à ne pas retourner au sein de cette organisation.
Quelques jours avant de prendre sa décision de retourner chez les témoins de Jéhovah, Rébecca devait ramener son petit-fils en Espagne. Je lui ai proposé de l’amener en voiture et au retour de ce voyage, j’ai constaté que je n’entendais pas très bien. J’ai tout d’abord cru à un refroidissement, mais au fil des jours j’ai dû me rendre à l’évidence que c’était en fait une baisse auditive très importante, ce qui m’a obligé à porter un appareil auditif les jours suivants. Les épreuves se succédaient les unes après les autres, mais je tenais le coup. Quelquefois avec des larmes, car ce n’était pas facile du tout, mais je tenais bon. Ces événements ajoutés à la solitude, à la colère, au chagrin, voire même au dégoût de ce manque d’amour au sein de l’organisation des témoins de Jéhovah, et bien d’autres choses encore, m’avaient amené à reprendre peu à peu la cigarette, jusqu’à fumer régulièrement un paquet de cigarettes par jour.
Beaucoup plus tard, alors que j’étais à la recherche d’un garage pour ma moto, j’ai fait la connaissance d’un commerçant spécialisé dans les véhicules d’occasion, Paul*, qui louait justement son garage. Nous avons fait plus ample connaissance, puis, comme il était souvent seul dans son magasin, il m’invitait assez fréquemment à venir passer un moment et prendre un café. Je venais de me faire un nouvel ami qui en a généré d’autres dans son entourage familial. Chacun de ces nouveaux amis était un réconfort pour moi, je retrouvais peu à peu de la force et de la joie de vivre entouré de personnes souriantes. Pour briser la routine j’avais également pris l’habitude de me rendre à la piscine les dimanches matin. Lorsque j’avais mon droit de visite j’y emmenais ma fille, la fille de Paul et une de ses nièces. Cela permettait à ma fille d’être entourée d’autres enfants lorsqu’elle était avec moi durant les week-ends.
Je commençais à voir les épreuves s’éloigner beaucoup plus rapidement que je ne l’aurai pensé. J’étais souvent invité à des repas, tantôt chez Paul, tantôt chez sa belle-sœur. Mes week-ends n’étaient plus des moments où je croulais dans la solitude, j’avais retrouvé une certaine joie et j’étais moins stressé.
Extrait de mon livre “DES TÉMOINS DE JÉHOVAH À JÉSUS-CHRIST”
Vito Lentini
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